Anecdotes
Anecdotes 1er arrondissement


01/0086 Un clown hors piste

Le célèbre duo de clowns Footit et Chocolat fit les grandes heures du Nouveau Cirque, à la fin du 19è siècle. Installé au 249 rue St Honoré, il fonctionna jusqu'en 1926. En 1800, ce fut un hippodrome, puis un cirque "olympique", une église, une salle de concerts puis un bal et enfin une arène nautique!
Quant aux patronymes des deux clowns, ils donnèrent naissance à l'expression: "être chocolat". Il faut dire qu'à l'époque, le mot chocolat désignait à la fois un homme de race noire et le compère qui se laisse volontairement duper pour appâter le public des joueurs de bonneteau.

01/0087 Jacob le moine pillard

L'église St Eustache reçut la visite, en 1520, d'un curieux personnage. Le moine Jacob, parti d'Amiens à la tête d'une "croisade des pastoureaux", envahit les Halles et l'église, fort d'une troupe de cent mille bergers, gens du peuple et brigands ralliés en chemin. Jacob, avec sa robe de bure, sa longue barbe et son viage décharné, criait à qui voulait l'entendre qu'il avait vu la Vierge Marie qui lui avait ordonné de prêcher une nouvelle croisade. Pour cela, il chassa les prêtres de St Eustache, et massacra les récalcitrants. Dans sa tenue de moine, avec ses lieutenants, il  confessait les pénitents, dénouait les mariages, attirait les femmes, enlevait les filles, prélevait les aumônes et pillait les maisons. Les prêtres fuyaient à son approche, ou se barricadaient chez eux. Lorsqu'il eut amassé un confortable "trésor de guerre", Jacob repartit avec ses pastoureaux vers Orléans. Le clergé de St Eustache mit de longs mois avant d'oser excommunier le terrible moine. On ne sait jamais: et s'il revenait?

01/0088 Le spectacle du Palais de Justice

N'y voyez rien d'irrévérencieux. Vous pouvez, tout à fait librement, assister aux jugements de flagrants délits. Renseignez-vous à l'accueil; c'est totalement gratuit.

Mais un tout autre spectacle se déroule certains jours dans cet immense bâtiment. Les Conférences du Stage et Berryer. Il s'agit de joutes oratoires. Ainsi, une fois par mois, des candidats préparent une plaidoirie sur un thème farfelu. Les uns sont contre, les autres sont pour, mais toujours avec beaucoup d'humour. Ces conférences, dont vous trouverez les dates à la Brasserie du Palais, ont largement la qualité des meilleurs cafés-théâtres. Elles se tiennent en général entre 19h30 et 21h.

01/0089 Le trou qui tue

Enfin, pas tout à fait... Gérard de Nerval, vous en avez certainement entendu parler. Poète brillant mais atteint de crises de folie de plus en plus violentes, il fit un séjour au "Château des Brouillards", sur la butte Montmartre. Mais c'est rue de la Vieille Lanterne, aujourd'hui disparue, qu'il se pendit. L'emplacement exact correspond au trou du souffleur du théâtre Sarah Bernhardt, aujourd'hui théâtre de la Ville, sur l'actuelle place du Châtelet. L'affaire se déroula le vendredi 25 janvier 1855.

01/0090 Napoléon caché  

La cour Carrée du Louvre a été commencée sur l’ordre de Henri II, mais c’est sous Louis XIV qu'elle fut achevée. Lorsque vous regardez la façade en vis-à-vis de l'église St Germain l'Auxerrois, observez bien l’avant corps central. Il est surmonté d’un fronton triangulaire orné d’un buste ... de Napoléon 1er!  En effet, lors des modifications apportées à ce bâtiment sous le 1er empire, le buste de Napoléon 1er fut sculpté sur le fronton central. Malheureusement la Restauration nia cet héritage en dissimulant Napoléon sous une perruque Louis XIV, mais très curieusement l’artiste a omis d’enlever les abeilles, emblème impérial, qui figurent sur le bouclier de la vestale qui pose la main sur l'épaule de l'empereur. Et s'il fallait encore vous en convaincre, au dessus du porche, un bas relief sculpté sous le 1er empire, décoré d'aigles impériales, représente le quadrige de la victoire distribuant les couronnes.

01/0091 Quand l'Egypte et l'empire Inca s'invitent au Louvre

On le sait, le culte d'Isis a toujours ses adeptes à Paris. Et c'était déjà le cas il y a plusieurs siècles. Si vous vous placez dans la cour Carrée du Louvre, regardez bien la première façade à droite du Pavillon de l'Horloge. Vous y verrez deux statues étonnantes à cet endroit: la déesse Isis, et une représentation de Manco Capac, premier empereur Inca du Pérou. Il faut dire que ces deux personnages côtoient Moïse et Numa Pompilus, le second empereur de Rome.  Tout cela est bien éclectique, mais a une signification cachée. Sculptées sous le règne de Napoléon 1er, ces statues symbolisent l'Afrique (Isis), l'Europe (Numa), l'Orient (Moïse et l'Amérique (Manco Capac). L'Emperur des Français, non représenté, mais omniprésent dans la symbolique de cette façade, les domine de sa grandeur et en fait des vassaux potentiels. 

01/0092 Discrétion assurée


Au 33 rue Radziwill se trouve un curieux bâtiment. Construit en 1781, il comporte 8 étages, ce qui était plutôt rare à l'époque. Mais ce n'est pas cela qui nous préoccupe ici. En effet, il possède un double escalier. Chaque escalier était séparé de l'autre de quelques mètres. Ainsi, les personnes qui montaient ne croisaient jamais celles qui en descendaient. Il faut dire que ce bel immeuble, à deux pas du Palais-Royal, abritait...des prostituées et un immense tripot, de dix-neuf salles! Dans ces conditions, on comprend mieux la discrétion des lieux. Ceci explique cela.

01/0093 Le mètre-étalon de la place Vendôme

Le mètre-étalon fut institué à la Révolution, pour habituer les Français, et en particulier les Parisiens, à cette nouvelle unité de mesure. Le mètre fut institué en 1791 par l'Académie des Sciences de Paris, comme la millionième partie d'un quart de méridien terrestre. Un seul mètre-étalon est toujours à son emplacement d'origine, rue de Vaugirard, en face du Sénat. Celui du 13 place Vendôme a été déplacé ici en 1848.

01/0094 Fort Alamo à Paris

Sur la façade de l'hôtel Vendôme, au numéro 1 de la place éponyme, vous pourrez observer une plaque commémorative très étrange. En effet, elle indique l'emplacement de...l'ambassade du Texas ! Rien d'étonnant à cela: le Texas fut une république indépendante, de 1836 à 1845. C'est grâce au sacrifice des défenseurs de Fort Alamo (février-mars 1836) que le Mexique, qui possédait alors le Texas, dut accepter son indépendance. Une page d'histoire en plein Paris.