Anecdotes
Anecdotes 1er arrondissement

 

01/0011 La vérité sur le cimetière des Innocents

Square des Innocents, l'église, fondée vers 1130, abritait une fosse commune de 6 m de profondeur, où étaient enterrés les cadavres, enveloppés d'un simple linceul. La terre des Innocents passait, en effet, pour excellente: "Elle mange son cadavre en 9 jours". Malgré cette vertu (imaginaire), les cadavres s'amoncelaient et il fallut bientôt construire des galeries à arcades, dont les combles étaient destinés à recevoir les nouveaux corps. Sous ces arcades proliférèrent des boutiques de mode, de lingerie et de mercerie. Malgré l'effroyable odeur, les clients affluaient. Entre les tombes et les tas d'ossements, des écrivains publics officiaient à rédiger de brûlantes lettres d'amour pour 20 sols ou des exploits de procès. Des peintres exposaient leurs oeuvres, et des prostituées se vendaient au plus offrant. Durant les nuits d'hiver, les truands de la Cour des Miracles voisine se réunissaient derrière les sépultures et se chauffaient en brûlant des os dérobés aux charniers. En 1590, la famine fut si terrible à Paris, que les os des charniers furent broyés pour en faire... du pain ! Bon appétit !

01/0012 D'où vient le nom de la Rue de l'Echelle ?

Cette rue tire son nom de l'échelle dressée en ce lieu avant la Révolution. La justice de l'évêque y envoyait, pour être exposés au public, les maris infidèles, les parjures et les profanateurs.

01/0013 Pourquoi une statue de Janne d'Arc rue de Rivoli ?

Cette statue, dressée en cette rue (plus particulièrement place des Pyramides), marque l'endroit où elle fut blessée lors du siège de Paris en 1429.

01/0014 La Dame aux Camélias a bien existé

15 boulevard de la Madeleine, dans l'entresol, vécut Alphonsine Plessis, qui servit de modèle à la Dame aux Camélias. C'est un souvenir romantique de cette époque qui subsiste dans un quartier largement dédié au commerce. 

01/0015 Quelle est l'origine du nom étrange des Magasins de la Samaritaine?

En fait, c'était le nom d'une pompe située sous la 2ème arche du Pont-Neuf, qui avait été construite dès le début du 17è siècle. Elle était destinée à alimenter en eau les Parisiens, de plus en plus nombreux. En cela, elle rappelle l'anecdote de la Samaritaine qui offrit de l'eau au Christ, pour le désaltérer sur son chemin de croix.
Sur le Pont-Neuf s'installa un bonimenteur, qui vendait ses marchandises dans un grand parapluie rouge.
Il fera fortune, et fondera les Magasins de la Samaritaine en 1870, alors modeste petit commerce.
Il s'appelait Ernest Cognacq. Il épousera en 1872 Marie-Louise Jay. A eux deux, ils développèrent leur petit commerce, tant et si bien qu'ils achetèrent les immeubles attenants. Véritables philanthropes, ils octroyèrent à leurs employés, bien avant l'heure, des avantages sociaux très en avance pour l'époque: un système de retraites, des logements à prix réduits, etc...
Pour la petite histoire, l'architecte Frantz Jourdain, qui construisit le magasin, conseilla Emile Zola pour la partie descriptive du "Bonheur des Dames".

01/0016 Une colonne qui était aussi un bien étrange observatoire...

Au coeur du 1er arrondissement, rue de Viarmes, tout près de l'église St Eustache, se dresse une étrange colonne. Première colonne isolée érigée dans la ville à la fin du 16è siècle, elle suscita la curiosité de ses contemporains et la légende raconte que le bâtiment serait protégé par des forces occultes... A l'origine, elle faisait partie intégrante de l'hôtel de la Reine, une somptueuse demeure dont Marie de Médicis confia la construction à l'architecte Jean Bullant. Elle fut élevée de 1574 à 1584. Mais pourquoi venir s'établir ici, alors que le château des Tuileries était en cours de réalisation? Il semble que tout soit parti d'une prédiction de l'astrologue de la reine, le Florentin Cosme Ruggieri. Ce dernier avait annoncé à la régente qu'elle allait mourir "à l'ombre de St Germain". Très superstitieuse, Catherine de Médicis décida donc de quitter les Tuileries, qui dépendaient de la paroisse de St Germain l'Auxerrois, pour rejoindre celle de St Eustache.
La reine demeura 14 ans dans son superbe hôtel particulier, avant de s'éteindre à Blois, le 5 janvier 1589, confessée par un prêtre dénommé Julien...de St Germain ! La destination de cette colonne a soulevé de nombreuses interrogations. Il est probable qu'elle ait servi d'observatoire aux astrologues de Catherine de Médicis. En revanche, la présence au sommet du chapiteau, de cercles et de demi-cercles en fer entrelacés de façon à former une sorte de cage, reste pour l'instant inexpliquée.