Anecdotes
Anecdotes 4è arrondissement

 

Faites une balade numérique ludique avec votre mobile, pour découvrir autrement l'île de la Cité et l'île St Louis

 

04/0103 Le verre n'est plus ce qu'il était

La rue de la Verrerie, qui passe derrière le BHV, fut pendant très longtemps l'une des rues les plus importantes de la rive droite de Paris. Son nom provient d'une verrerie qui y était installée au début du règne de Philippe-Auguste, à la fin du 12è siècle. Plus tard, la communauté des peintres sur verre et émailleurs s'y installa. cette communauté déclina au cours du 17è siècle, lorsqu'on remplaça les vitraux par des verres. Cette rue fut élargie au 17è siècle, afin que les ambassadeurs non catholiques puissent faire leur entrée solennelle dans Paris.

04/0104 Les cadeaux des corporations

Dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, vous pouvez admirer, entre autres, de magnifiques tableaux de Charles Le Brun, qui décorent les chapelles latérales. Il faut savoir qu'aux 17è et 18è siècles, les corporations offraient chaque premier mai un tableau à la cathédrale. Ceci explique cela.

04/0105 Pauvres prolétaires…

Rue Pernelle, vous pourrez encore voir une curieuse enseigne, rescapée du 19è siècle : « L’avenir du Prolétariat ». Cette anecdote serait sans saveur si cette enseigne ne côtoyait une autre, il y a encore quelques années. C’était celle d’’un pédicure, qui vantait ses spécialités, calligraphiées sur plusieurs lignes : « cors, durillons, oeils de perdrix ». Ah bon, c’était ça, l’avenir du prolétariat ?

04/0106 Les baigneuses de l'Île St Louis

Les premiers bateaux spécialement conçus à l'usage du bain dans la Seine apparurent en 1680. Il fallut attendre 1761 pour que ces derniers soient chauds. La dernière fut la piscine Deligny, détruite il y a quelques années. Le costume des baigneuses, pudeur oblige, se composait obligatoirement d'une camisole froncée au cou et à la taille, dont les basques recouvraient la ceinture d'un ample pantalon, également froncé et coulissé. Cette parure assez grotesque présentait néanmoins l'avantage de mélanger les baigneuses, quell que soit leur classe sociale. Ainsi, grandes bourgeoises y côyoyaient lorettes, midinettes et ouvrières sans distinction vestimentaire. 

Quai de Béthune, en 1845, on créa donc l'Ecole de Natation de l'Hôtel Lambert. C'était une vraie piscine, où l'on apprenait à nager, ce qui était encore très rare à l'époque. Les Parisiens ne se baignaient plus dans la Seine depuis longtemps. La proximité des Halles, des bateaux des blanchisseuses, des ateliers de teintures, des hôpitaux, qui y déversaient leurs eaux infectes, la rendaient impraticable. Mais à sa création, placée en amont de la chute des égouts, elle possède incontestablement la plus belle eau de Paris (selon l'époque). Les dames pouvaient s'y faire coiffer,  et déguster les mets les plus raffinés. Elles pouvaient même se faire accompagner de leurs femmes de chambre. Le prix d'entrée était de 60 centimes (5 francs les 10 entrées, ou "cachets"), le costume 40 centimes, le peignoir 25 centimes, les leçons 2 francs 50 centimes, le bonnet, la serviette ou les chaussons 15 centimes.

Dans un salon spacieux, les dames trouvent des rafraîchissements et les comestibles les plus délicats et les plus variés. A leur sortie de l'eau, elles peuvent même se faire coiffer, parfumer et peuvent choisir des gants. 

Un moyen, pourtant, permettait de distinguer l'orgine sociale des jolies baigneuses: au sortir de l'eau, elles se rassemblaient autour des tables du café annexe à l'établissement de bains. Certaines se dirigeaient vers les plateaux chargés de rhum, de punch et autres liqueurs de choix, tandis que les plus modestes se contentaient d'un verre d'eau sucrée, au mieux d'une petite anisette.

04/0107 Brûlé en place de Grève

La longue tradition des condamnés à mort et brûlés place de Grève (aujourd'hui place de l'Hôtel de Ville) commença avec une certaine Marguerite Porette, brûlée vive pour hérésie en 1310. La longue litanie ne s'arrêta qu'en 1830. Entretemps, des centaines de condamnés y furent exécutés. Au cours des siècles, la justice se montra fertile en solutions définitives: potence pour les crimes de droit commun, bûcher pour les hérétiques et les sorcières, épée pour les gentilshommes, roue pour les coupables de lèse-majesté...Mais chaque année, la veille de la St Jean, une étrange cérémonie se déroulait en place de Grève. Un mât orné de bouquets, de couronnes et de guirlandes et entouré de fagots était dressé. On y attachait un panier qui contenait...une vingtaine de chats et un renard. Le roi assistait à la cérémonie, et venait lui-même allumer le bûcher. Au milieu des acclamations, les pauvres bêtes brûlées vives partaient en fumée. A l'issue de cette manifestation symbolique d'exorcisme populaire, le roi était accueilli à l'Hôtel de Ville, où on lui offrait du massepain, des confitures et des dragées. 

04/0108 Les feux de la St Jean

Sur la place de l'Hôtel de Ville, ancienne place de Grève, on faisait brûler, chaque année le soir du 23 juin, veille du solstice d'été, un gigantesque brasier. Et les Parisiens adoraient cela. On se fournissait en bois dans l'île Louviers, lopin de terre qui ne sera rattaché au quai Morland qu'en 1847. Un arbre haut de dix toises (environ 20 mètres), de nombreuses bûches, et autant de bottes de paille composaient le futur bûcher. Puis, le bourreau évevait des tribunes, et on louait les places. Les billets devaient être retirés au pilori, chez les valets du bourreau. Les billets étaient frappés d'une fleur de lys, et les jetons qui numérotaient les places d'une croix de St André. Le soir, vers sept heures, le roi venait bouter le feu au bûcher sous les vivats de la foule.  Puis, on tirait des feux d'artifice, et lorsque le feu était mourant, on en retirait des tisons pour en faire des porte-bonheur, qui devaient vous protéger jusqu'à l'année prochaine. Ensuite, la Ville de Paris offrait un bal et des collations. Moins festive était la croyance populaire selon laquelle des chats se rendaient à un monstrueux sabbat, la veille de la St Jean. De là vient la terrible tradition au cours de laquelle on enfermait quelques félidés dans un sac ou dans un tonneau, et que l'on jetait ensuite vivants dans les feux de la St Jean. Le futur Louis XIII, dauphin et fils d'Henri IV, obtint qu'on arrête cette coutume barbare en 1604.

04/0109 Le Pet du Diable

Rue de Lobau, derrière l'Hôtel de Ville, on a retrouvé, au début du 20è siècle, un énorme menhir, enfoui depuis des siècles; Ce menhir aurait été évoqué par François Villon, au 15è siècle, et selon lui, le peuple de Paris, qui aime à élucider les mystères, l'ayant surnommé "le Pet du Diable", n'ayant trouvé aucune autre explication à sa présence en ces lieux. Une autre piste serait le patronyme du propriétaire des lieux, un dénommé Pétau. Celui-ci, particulièrement aigri et méchant, était appelé par les habitants du quartier "le Diable". D'où Pétau-Diable...Mais cette querelle entre les tenants de l'explication Villon et Pétau dura pendant des années encore. Les uns affirmant que François Villon et ses camarades étudiants enlevèrent la pierre par provocation, la justice laïque réfutant cette hypothèse.

04/0110 La rue des merciers

Au n° 38 de la rue Quincampoix, une plaque indique qu'ici, du 16è au 18è siècle, se situait le bureau de la corporation des merciers-joailliers. La corporation des merciers fut toujours la plus opulente de toutes. Jusqu'à la Révolution, chaque corporation n'avait le droit de vendre que les produits qu'elle fabriquait. Mais dès le 12è siècle, on créa un corps spécial, qui ne fabriquait pas, mais vendait l'universalité des articles fabriqués par les autres. Les membres de cette corporation furent alors appelés merciers, de merx (marchandise). Chez eux, on trouvait de tout, d'où le proverbe: "Merciers, marchands de tout, faiseurs de rien." Jusqu'au 15è siècle, c'est dans la rue Quincampoix qu'habitèrent les plus célèbres merciers. En 1313, il y en avait déjà 36 sur 122 commerçants.

04/0111 Le seul stop de Paris

Les automobilistes le savent bien: circuler dans Paris est de plus en plus difficile. Les feux, les radars, les policiers en faction sont à tous les coins de rue. Mais les stop? Eh bien, même en cherchant bien, il n'y en a qu'un seul. Il se situe au 10 bis quai Henri IV. Situé à un endroit non stratégique, et pour ne pas favoriser abusivement la priorité à droite, il dure et perdure...jusqu'à quand ?