Anecdotes
Anecdotes 6è arrondissement

 

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06/0010 Droit au Logement n'a rien inventé !


Place de l'Institut, peu après sa construction en 1663, on s'aperçut que le bâtiment était squatté. Un abbé, marié depuis peu (!), avait "choisi" un 3 pièces au-dessus de la chapelle. Un homme de lettres occupait 5 pièces au 1er étage, ainsi qu'une vingtaine d'autres occupants. Colbert ordonna l'expulsion de ces occupants irréguliers, mais favorisa l'installation des 27 boutiques prévues au rez-de-chaussée du collège. L'un d'eux fut l'ingénieux Barbereau, qui s'était enrichi en vendant en bouteilles l'eau de la rivière... Il en changea le nom, et la vendit plus cher que le meilleur des champagnes. Un précurseur du marketing ?

06/0011 Un café très particulier

13, rue de l'Ancienne Comédie, se trouve le Café Procope, ouvert par le sicilien Francesco Procopio, en 1686. Richement décoré, le café attire les beaux esprits de l'époque, qui jugent la nouvelle boisson venue d'Orient, le kawha, stimulant pour l'esprit. Ainsi, l'endroit est fréquenté par Voltaire, Rousseau, puis Marat, Danton, Robespierre, Bonaparte, Desmoulins, Hébert, Talleyrand, Musset, George Sand, Gambetta, Verlaine et Mallarmé.

06/0012 Une enseigne qui donne son nom à la rue

Rue des Canettes, l'enseigne située au n° 18, toujours visible, donna son nom à la rue. C'est le cas de nombreuses rues de Paris. Miraculeusement préservée, elle vous attend. Allez la voir !

06/0013 Les massacres de St Germain

Le dimache 2 septembre 1792, des affiches alertèrent le peuple. On fit courir des bruits, faux, selon lesquels des nobles et des prêtres complotaient contre la Révolution. Le tocsin sonna, le canon tonna et on se dirigea vers St Germain au cri de "A l'abbaye !". Et alors eut lieu le plus grand massacre de la Révolution à la prison de St Germain des Prés. Un "tribunal" de fortune fut hâtivement constitué, à la tête duquel on désigna un dénommé Maillard, connu sous le sobriquet de "Tapedur". Tout un programme...A neuf heures du soir, plus de cent cadavres gisaient dans le jardin de l'abbaye. 56 gardes Suisses et 18 prêtres faisaient partie des malheureux, ainsi que le comte de Montmorin, ministre de Louis XVI, de l'abbé Lenfant, prédicateur de la cour, le duc de Rohan-Chabot, ainsi que Thierry, valet de chambre de Louis XVI. Le massacre dura jusqu'au 5 septembre, et le nombre de victimes innocentes dépassa trois cents. Sous la Terreur, en  1793, l'abbaye servit de prison politique. Madame Roland, Charlotte Corday et Brissot y furent internés avant d'être guillotinés par la "justice" révolutionnaire. Elle redevint prison militaire sous l'Empire. On y enferma le Général Malet en 1812, puis Labédoyère en 1815, avant qu'elle ne fut détruite sous le Second Empire.


06/0014 Un cardinal philanthrope

Constitué grâce à un legs considérable de Mazarin, l'Institut porta le nom de Collège des Quatre-Nations, car il devait recevoir des jeunes gens bien nés venant d'Alsace, d'Artois, du Roussillon et de Pignerol, dans la région de Turin, territoires et place forte depuis peu annexés par la France. Selon le voeu du cardinal, il devait abriter l'Académie, une bibliothèque et un collège. La Bibliothèque Mazarine abrite les collections du cardinal: 500 000 imprimés, des milliers de manuscrits et d'incunables précieux.

06/0015 Un endroit tabou et coquin

Après-guerre, les germanopratins (habitants de St Germain des Prés) hantaient les boîtes à la mode. Parmi elles, le Tabou, au n°33 rue Dauphine. En 1949, on y parla beaucoup de l'élection de Miss Vice... Boris Vian écrivit: "Je ne sais rien d'elle, mais, comme dit la chanson, je voudrais en savoir davantage...". A l'origine, ce n'était qu'un petit bar, le seul de Paris ouvert après minuit. Déjà, Sartre, Camus et Raymond Queneau s'y rencontraient, quand en 1946, il changea de vocation.

Sa cave devint un cabaret enfumé, au décor sommaire de masques africains. Les folles soirées du Tabou furent célèbres après guerre, quand elles étaient animées par Juliette Gréco ainsi que Boris Vian et ses frères.

06/0016 Des goûts et des couleurs...

La fontaine St Michel, si appréciée des touristes et des Parisiens, fut construite en 1856 par Davioud. Elle représente St Michel terrassant le démon. Inaugurée en 1860, ses contemporains étaient peu sensibles (et c'est peu dire) à son esthétique, si l'on en juge par ces vers très connus à l'époque:

Dans ce monument exécrable,
On ne voit ni talent, ni goût,
Le diable ne vaut rien du tout,
Saint Michel ne vaut pas le diable.