Anecdotes
Anecdotes 8è arrondissement


08/0030 On trouve de tout au Carré Marigny

Le Carré Marigny, derrière les Champs-Elysées, accueille toujours les collectionneurs de timbres, cartes et monnaies, qui sont à peu près sûrs d'y trouver leur bonheur. Ce marché "aux timbres" est plus que centenaire, puisque sa création date de la fin du 19è siècle. Mais à l'époque, il était beaucoup plus éclectique qu'aujourd'hui.
Ainsi, on y vendait des des encriers, des marteaux de portes, des gants, des ombrelles, des boutons...
Le chausse-pied de l'Amiral Nelson ou le collier du chien ayant appartenu à Lord Byron atteignirent des prix considérables. La canne de Voltaire ou la pipe de Verlaine, furent vendues à des centaines d'exemplaires "uniques" ! En 1903, un autographe de La Fontaine atteint 460 francs, celui de Gambetta ne dépassa pas 25 francs. Victor Hugo, qui a beaucoup écrit, est carrément bradé à 20 francs. Dure loi de l'offre et de la demande...

08/0031 De quoi se retourner...

L’un des derniers immeubles « bourgeois » construit dans Paris est celui du 30 cours Albert 1er. Achevé en 1922, les trois derniers étages étaient occupés par trois appartements de…750m² ! Forts de 9 pièces, dont 4 sur rue, ils supposaient une grande domesticité. En plus de l’office, une « salle des gens » est prévue, ainsi qu’une cuisine et une lingerie, et 5 salles de bains ! Quant au chauffage, il est individuel, et chaque appartement possède sa propre chaudière au sous-sol.

08/0032 Sauver au moins la façade...

L'ancien immeuble du Figaro, devenu "Elysées Rond-Point" est un cas intéressant de conservation...dans le bouleversement. Ne subsiste en fait que la façade de l'hôtel reconstruit vers 1900 par le financier Bramberger, façade conservée dans un style"restitué" en pierres de taille, à la fois sur les Champs-Elysées et sur l'avenue Franklin Roosevelt. Celle-ci est simplement accrochée sur un nouvel immeuble en béton. Le sauvetage de cette façade a nécessité un important travail de charpente et bien des précautions au cours des reprises en sous-oeuvre, nécessaires pour la création de cinq niveaux de sous-sols, et l'élargissement des baies du rez-de-chaussée pour en faire des vitrines. Les décors ont été restaurés, de même que les oeils-de-boeuf, les lucarnes, les éléments de zinc, et le dôme en ardoises de Nantes. Tout a été maintenu, y compris les fausses cheminées.

08/0033 La malle sanglante

Brrr... Rien que de vous raconter cette histoire, j'en ai froid dans le dos... Un beau jour de 1890, au 3 rue Tronson du Coudray, un certain Gouffé fut retrouvé pendu...avec la cordelette de la robe de chambre de sa maîtresse, la belle Gabrielle ! Avec l'aide de son amant, la mignonne fit disparaître le corps dans une malle. Et c'est là que commence réellement l'affaire de "la malle à Gouffé". Après des aventures rocambolesques, ils fuirent Paris par le train et  furent démasqués par un employé des chemins de fer perspicace, qui s'étonna de voir une tache de sang sous la malle, posée à même le quai de la gare. Les explications confuses des deux criminels finirent par dévoiler la vérité. Ce crime fit beaucoup de bruit à l'époque: il inspira des pièces de théâtre, et même une reconstitution du meurtre au musée Grévin ! Même les camelots profitèrent de l'aubaine: ils vendirent à la criée des petites malles miniatures, avec un petit cadavre articulé à l'intérieur...Un mauvais goût comme ça, on n'en fait (presque) plus. Gabrielle finira sa vie en 1920, après avoir purgé une peine de 13 ans de prison. Son complice , lui, n'eut pas cette chance (si l'on peut dire). Il sera exécuté le 3 février 1891. Il n'y a pas d'égalité entre hommes et femmes. N'est ce pas, mesdames?

08/0034 Que d'eau !

La caractéristique du terrain sur lequel se trouve le 8è arrondissement, c'est l'omniprésence de l'eau. Les nappes aquifères furent toujours très présentes dans l'ouest de Paris, souvent inondé lors des crues de la Seine, qui laissait en se retirant des terrains inondés et marécageux. Les rues des Saussaies (saules) et des Gourdes (cucurbitacées) en perpétuent le souvenir.

08/0035 Un arrondissement précurseur

Si la spéculation immobilière est apparue dès le 17è siècle dans ce qui n'était pas encore, à l'époque, le 8è arrondissement, ce n'est que sous la Restauration, en 1823, qu'eurent lieu ici de grandes opérations d'urbanisme, cinquante ans avant le baron Haussmann et ses grands travaux. C'est en effet à cette date que, fait sans précédent, on lotit deux grands quartiers: le quartier François 1er et le quartier de l'Europe. C'est aussi à cette époque que l'on construisit en 1837 la première ligne de chemin de fer, de la gare St Lazare vers St Germain en Laye.

08/0036 Aux Champs-Elysées...

Au début du 20è siècle, les Champs-Elysées concurrençaient...Montmartre et ses cabarets ! Ce qui nous paraît aujourd'hui invraisemblable était pourtant avéré. A côté des célèbres salles Pleyel, Gaveau et au théâtre des Champs-Elysées, viennent s'installer avec un grand succès des cafés-concert, des revues... L'urbanisme sera bouleversé avec la Grande Guerre. Les hôtels particuliers seront réquisitionnés, et les familles décimées sur les champs de bataille. Avec la fin de la guerre, l'Arc de Triomphe et les Champs-Elysées deviennent des lieux de cérémonie et des symboles républicains très ancrés dans les mentalités. D'importantes opérations immobilières feront disparaître la quasi-totalité des hôtels particuliers, pour faire place à de luxueuses galeries marchandes, des cafés, des cinémas. Les élites, chassées par les foules drainées par le réseau du métropolitain et attirées par les nouveautés, quittent les Champs-Elysées pour des quartiers plus calmes.

08/0037 Un nid de célébrités

Au 9 rue du faubourg St Honoré, dans cet immeuble du 18è siècle, vécurent le grand parfumeur de Marie Antoinette Houbigant. Mais aussi  le Consul Cambacérès, le dessinateur Cham, et le poète Franc-Nohain. Le n°29 de la même rue accueillit le banquier Pillet-Will, Coco Chanel, qui y reçut Picasso, Diaghilev et Stravinsky. Le n° 31, un hôtel particulier construit par Gabriel abrita Joseph Bonaparte, dès 1803, puis par l'amiral Decrès, et enfin par la famille du maréchal Suchet. En 1801, le Concordat y fut signé par Napoléon Bonaparte. L'hôtel fut rasé en 1887 par Pillet-Will, et les décors en furent en partie sauvés par Paul Marmottan , qui possède désormais son musée. Ce dernier fut rasé pour faire place à l'ambassade du Japon, qui ne conserva que le bâtiment du 18è siècle, sur rue, classé.

08/0038 Cherchez les colonies

A l'angle de la rue Pasquier et de la rue des Mathurins, vous trouverez l'immeuble de la Société Financière Française et Coloniale. bâti en 1929. Les belles et vigoureuses sculptures à incrustations de marbre et pierres de couleur symbolisent les diverses colonies par des animaux, des scènes de pêche à Terre-Neuve, et des cartes (Djibouti).