Anecdotes
Anecdotes 11è arrondissement


11/0019 Vérité un jour, erreur le lendemain !

C'est dans le cimetière de l'église Ste Marguerite, 36 rue St Bernard, que fut déposé en 1795 le corps de Louis XVII. Après des investigations infructueuses sous la Restauration , on pensa avoir identifié ses restes en 1846. Cette découverte donna lieu à des spéculations sans fin. Des recherches effectuées il y a quelques années avaient "démontré" que le squelette retrouvé ne pouvait être celui de l'enfant du Temple.
Jusqu'à ce que des analyses récentes de l'ADN du corps ne prouvent le contraire...

11/0020 Une curieuse fontaine

En 1793, on éleva place de la Bastille une curieuse fontaine en plâtre: la Régénération, statue qui se pressait les seins des deux mains pour en faire sortir des trombes d'eau. En 1808, un éléphant en bois et en plâtre de 15 mètres de haut prit sa place, ébauche d'une fontaine qui servit de refuge à Gavroche  selon les "Misérables". Le pachyderme fut démoli en 1847, et remplacé par la Colonne de Juillet, construite en souvenir des Trois Glorieuses (27, 28, 29 juillet 1830). C'est là que, le 27 février 1848, la République est officiellement proclamée, et le trône de Louis-Philippe publiquement brûlé. Plus tard, les Communards tentèrent vainement de l'abattre, en 1871.

11/0021 Le modèle des mairies haussmanniennes

La mairie du 11ème arrondissement fut considérée par ses contemporains comme le modèle de référence pour d'autres réalisations. Une imposante façade, un accès aux différents services (modernes pour l'époque): état-civil, justice de paix, bureau de bienfaisance, caisse des écoles... , qui s'organise autour d'une cour centrale, un escalier d'honneur conduisant au bureau du maire, à la salle des mariages et à la salle des fêtes. Tout cela en fit réellement un modèle.

11/0022 Le grognard revanchard et repenti

Ancien grognard de la Grande Armée, et Corse de surcroît, Joseph Fieschi a très mal vécu la chute de l'Empereur, et le rétablissement de la royauté. Ne pouvant se résoudre à vivre honnêtement de son travail, il végète pendant des années et se lance dans une carrière de délinquant. Sa rencontre avec un autre bonapartiste convaincu, Morey, scellera son destin. Installé au 50, boulevard du Temple, Fieschi confectionne une "machine infernale" avec l'aide d'un ancien artificier. Le 28 juillet 1835, Louis-Philippe et son escorte passent devant l'appartement de Fieschi. Les vingt-cinq canons de sa machine tirent en même temps sur le cortège royal. On dénombrera 18 tués et 22 blessés. Un vrai massacre, dont réchapperont par miracle le roi et ses deux fils. Ironie de l'histoire: parmi les victimes, on compte le maréchal Mortier, un ancien compagnon de l'Empereur...
Quand aux conspirateurs, ils seront guillotinés le 19 février 1836. Fieschi, pour sa part, la tête sur l'échafaud, demanda pardon à Dieu et aux hommes. Mieux vaut tard que jamais...

11/0023 Une cité bien nommée

La Cité de la rue des Immeubles Industriels, quant à elle, fut construite en 1873, dans le quartier du faubourg St Antoine. Composée de 17 immeubles de conception identique, une machine à vapeur en sous-sol fournissait l’énergie nécessaire aux ateliers situés aux trois premiers niveaux. Les logements occupaient les niveaux supérieurs. Plus de deux mille personnes, les artisans et leurs familles vivaient à cet endroit.

11/0024 Drôle de folie !

La rue de la Folie-Méricourt mérite que l'on s'y attarde un peu. Ne serait-ce que pour expliquer l'origine de ce nom si curieux.
Rappelons qu'une folie était, au 17è siècle, une maison d'agrément. On dirait plus prosaïquement aujourd'hui une (très) belle maison de campagne. Les riches Parisiens y venaient de temps en temps prendre le bon air de la campagne. Eh oui, le 11è arrondissement, comme tous les arrondissements qui étaient "hors les murs" de Paris à l'époque, c'était la campagne ! On s'en servait comme relais de chasse, ou comme lieu de rendez-vous galant... Bon, folie, vous avez compris. Mais pourquoi Méricourt ? Là aussi, rappelez-vous, je l'ai déjà évoqué sur ce site. Nos ancêtres se transmettaient les informations de manière très souvent orale, car peu d'entre eux savaient lire et écrire. Eh bien, imaginez qu'un certain Monsieur Marcout, maître de la corporation des épiciers-apothicaires, fit construire cette folie pour son propre usage. Au fil du temps, son nom fut déformé en Mauricout, Mauricourt, Moricourt et enfin, Méricourt. CQFD.