Anecdotes
Anecdotes 12è arrondissement



12/0014 Un collier contre une bonne oeuvre

A l'occasion du mariage d'Eugénie de Montijo avec Napoléon III en 1853, la ville de Paris souhaita offrir à la nouvelle impératrice un collier d'une valeur de 600 000 francs, somme considérable à l'époque; mais l'impératrice se souvenait avec raison de l'affaire truquée du collier de la reine Marie-Antoinette, quelques décennies plus tôt. Elle refusa le cadeau, et affecta la somme à la création d'une maison d'éducation pour jeunes filles pauvres. C'est l'actuelle Fondation Eugène-Napoléon, au 254 rue du faubourg St Antoine, ainsi nommée en l'honneur de la naissance du prince impérial, en 1856.

12/0015 La fontaine déplacée

La Fontaine aux Lions, place Félix Eboué (ex-place Daumesnil), est remarquable à plus d'un titre: son esthétique tout d'abord, avec l'alternance de bassins superposés et de corbeilles de plantes, et aussi le fait qu'elle fut d'abord construite à l'origine à l'emplacement de l'actuelle place de la République (ex-place du Château d'eau) !
En effet, installée depuis le début du 19è siècle à cet endroit, elle fut jugée trop étriquée pour orner le centre de la nouvelle place de la République. Celle-ci, élargie par Haussmann à ses dimensions actuelles, méritait, selon le nouveau régime, un monument symbolisant la gloire de la toute jeune République naissante. Et c'est en 1880 que le déménagement eut lieu.

12/0016 Le ru de Montreuil

Non, non, je ne me suis pas trompé; vous avez bien lu. Il ne s'agit pas de la rue de Montreuil, mais bien du ru de Montreuil.
Mot bien connu des crusciverbistes, un ru est en fait un petit ruisseau. Celui-ci, aujourd'hui asséché, courait sous l'actuelle rue de Wattignies.(Merci Aurélie)

12/0017 La fausse horloge

Au 18 rue de Reuilly, une petite impasse saura, je le crois, attirer votre regard. Noyée dans la verdure, et dans les vignes, elle est cachée par une haute grille de fer. Au fond de l'impasse, vous trouverez, au-dessus d'un petit pavillon, une fausse horloge, peinte en trompe-l'oeil. Au 29 rue de Reuilly, encore une petite impasse verdoyante et préservée.

12/0018 Les colonies du bois de Vincennes

Près du lac Daumesnil, vous trouverez un centre bouddhique tibétain!  Deux groupes de bâtiments principaux le composent. A gauche de l'entrée, un grand pavillon contient une imposante statue de Bouddha. C'est le pavillon du ...Togo de l'esposition coloniale de 1931. Il a abrité un moment le Musée des Industries du Bois, d'où son toit en...pin nordique ! Le petit bâtiment à ses côtés est le pavillon du Cameroun, qui provient de la même exposition. Le temple tibétain fut construit en 1985 selon les indications de Kalu Rimpoché.

12/0019 Restons propres

Au 67 rue des Meuniers, il y a un immeuble présentant une curiosité peu commune en ville. Des décrottoirs garnissent les alvéoles creusées à la base du mur. Rappelons tout de même qu'il s'agissait pour nos ancêtres de débarrasser leurs chaussures et leurs bottes de la boue fangeuse qui envahissait les rues de Paris, alors non pavées.

12/0020 D'une compagnie à l'autre

La maison de la RATP, 54 quai de la Râpée, est construite à l'emplacement du siège...de la Compagnie du Chemin de Fer Métropolitain, fut construite en 1995 et offre au regard une ample courbe transparente qui rompt avec l'opacité des tours environnantes.

12/0021 Un bois à vocation militaire

Le Bois de Vincennes , chasse royale, fut ouvert au public sous Louis XV. Il fut pillé sous la Révolution et sous la Commune, et son gibier détruit. Dès 1794, on y construisit un polygone d’artillerie, puis sous Napoléon 1er un champ de tir. En 1840, on bâtit le le Fort Neuf, et des redoutes, dont seule subsiste celle de Gravelle (actuelle Ecole Nationale de Police). En 1843, 166 hectares furent défrichés pour créer un champ de manœuvres. Un nouveau champ de tir fut créé en 1855, puis la Cartoucherie en 1874, un établissement d’artillerie en 1881, et enfin le Quartier de cavalerie Carnot (Garde Républicaine) en 1890.

12/0022 La dame de beauté

Le Carrefour de Beauté, dans le bois de Vincennes, fait allusion au château de Beauté, construit par Charles V au 14è siècle et où il rendit le dernier soupir en 1380. Ce château fut fréquenté par la belle Agnès Sorel, favorite de Charles VII, et surnommée par ses contemporains « la Dame de Beauté ».

12/0023 Histoire de brocanteurs

Le petit marché aux puces qui se tient régulièrement sur la place d'Aligre est intimement lié à l'histoire de l'abbaye de St Antoine des Champs. En effet, l'abbé avait accordé, il y a de cela plus de trois siècles, des privilèges particuliers aux marchands d'habits, à condition que ceux-ci fussent vendus à très bas prix aux pauvres du quartier. Cette règle fut rigoureusement observée jusqu'en 1914. Il y eut jusqu'à 200 brocanteurs en 1885 ! La tradition perdure, même si  on ne trouve plus guère de marchands de vêtements sur le petit marché de la place d'Aligre... 

12/0024 La copie de Sainte Sophie

L'église du St Esprit, au 186 de l'avenue Daumesnil, a été construite en 1931, à l'occasion de l'Exposition Coloniale. Son architecte s'est inspiré de Sainte Sophie de Constantinople. Les autorités religieuses ont dédié l'église aux premiers missionnaires de l'oeuvre coloniale. Son clocher, le plus haut de Paris, culmine à 85m de hauteur. 

12/0025 Pas de taxe pour les géants

Les marchandises entrant dans Paris étaient taxées, ce qui favorisa la création de guinguettes et de débits de boissons à prix très bas, en-dehors des murs. Une grande partie des vins et autres alcools passait obligatoirement devant le village de Bercy, au bord de la Seine. Si bien qu'un entrepôt finit par y être construit. C'est à la place de ces entrepôts que s'est créé le nouveau quartier de Bercy. Mais revenons à nos moutons.
Le fait que cet entrepôt, dont l'extension fut spectaculaire, fut installé en cet endroit, n'est pas dû au hasard. Un jour de 1704, Louis XIV alla à Notre-Dame de Bercy pour y entendre une messe. En promenant ses yeux sur la foule prosternée, il remarqua, au-dessus de toutes les têtes, celle d'un homme qui paraissait debout. Le spectacle d'un homme du peuple refusant de s'agenouiller durant la messe contraria le monarque. Il envoya un de ses gardes faire la leçon à l'insolent. Mais quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il constata que l'homme était bien agenouillé, comme tous les autrs ! Seule petite différence: il mesurait 2 mètres 15 ! C'est pourquoi il l'avait cru debout ! L'homme s'appelait Martin, vigneron du côté de Joigny, en Bourgogne. Louis XIV convoqua Martin, et discuta familièrement avec lui. Le malin vigneron, percevant l'avantage qu'il pouvait tirer de la situation, obtint du roi le privilège de venir vendre son vin chaque année sur la grève de Bercy, comme il le voulait, et en pleine franchise de droits. Martin usa donc du privilège royal, et les entrepôts de Bercy furent fondés.