Parisenchansons
Auteur : INCONNU Année : vers 1600

 

COMPERE GUILLERI

Analyse

Cette comptine enfantine, reprise par les Quatre barbus en 1958, cache en réalité une bien sombre histoire.

Derrière ces paroles si innocentes, la réalité historique est beaucoup plus crue, et les générations d'écoliers qui ont chanté cette jolie chanson n'imaginaient sans doute pas une seconde que ce gentil chasseur de perdrix
était un redoutable bandit de grands chemins.

Guilleri, car c'était bien son véritable nom, sema la terreur en Saintonge au tout début du XVIIème siècle.
Natif de Basse-Bretagne en 1582, il s'était fait remarquer, dès ses années d'études passées à Rennes, par des expéditions de brigandage, allant parfois jusqu'au crime.

 

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En 1600, lors d'un conflit avec le duc de Savoie, il s'engaga dans l'armée levée par Henri IV, et obtint même le commandement d'une compagnie.

Mais la guerre devait s'achever trop vite, et, au moment de quitter ses hommes, il invita les plus audacieux d'entre eux à le rejoindre, et à former, sous ses ordres, une bande qui gagnerait sa vie aux dépens des voyageurs.

Ils furent bientôt une quarantaine et Guilleri les mena en Saintonge, dans le bois de la Châtaigneraie.
Le personnage que joue , dès lors, ce gentilhomme breton ayant à peine atteint sa majorité, est une sorte de Till l'Espiègle, avec l'esprit chevaleresque et beaucoup d'humour.

Il dévalisait les voyageurs ordinaires, jouant plus de farces qu'il ne commettait de crimes, et déroutait si facilement les policiers lancés à ses trousses que la légende ne tarda pas à se forger.
Sa réputation, de régionale, gagna bientôt Paris et tout le royaume.

Mais la fortune l'abandonna. Après une chaude alerte qui valut à quatre de ses complices d'être condamnés au supplice de la roue et exécutés à Saintes, il partagea le butin et dispersa sa bande.

Puis, vêtu en gentilhomme, il s'engagea lui-même sur le chemin d'une autre vie, se maria et vécut tranquillement jusqu'au jour où, reconnu par l'une de ses victimes, il tomba entre les mains de ces prévôts qu'il avait si souvent ridiculisés.

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Guilleri fut exécuté à La Rochelle, le 25 novembre 1608.

Paroles

Il était un p'tit homme
Qu'on appelait Guilleri Carabi
Il s'en fut à la chasse
A la chasse aux perdrix
Carabi, Titi, Carabi, Toto,
Carabo, Compère Guilleri
Te lai'ras-tu, te lai'ras-tu mouri.
Il monta sur un arbre
Pour voir ses chiens couri Carabi
La branche vint à rompre
Et Guilleri tombit
Carabi, Titi, Carabi, Toto,
Carabo, Compère Guilleri
Te lai'ras-tu, te lai'ras-tu mouri.
Il se cassa la jambe
et le bras se démit Carabi
Carabi, Titi, Carabi, Toto,
Carabo, Compère Guilleri
Te lai'ras-tu, te lai'ras-tu mouri.
Les dames de l'hôpital
Son arrivées au bruit Carabi
Carabi, Titi, Carabi, Toto,

Carabo, Compère Guilleri
Te lai'ras-tu, te lai'ras-tu mouri.
L'un apporte une emplâtre
L'autre de la charpie Carabi
Carabi, Titi, Carabi, Toto,
Carabo, Compère Guilleri
Te lai'ras-tu, te lai'ras-tu mouri.
On lui banda la jambe
Et le bras lui remit Carabi
Carabi, Titi, Carabi, Toto,
Carabo, Compère Guilleri
Te lai'ras-tu, te lai'ras-tu mouri.
Pour remercier ces dames
Guilleri les embrassit Carabi
Carabi, Titi, Carabi, Toto,
Carabo, Compère Guilleri
Te lai'ras-tu, te lai'ras-tu mouri.
Ça prouve que par les femmes
L'homme est toujours guéri Carabi
Carabi, Titi, Carabi, Toto,
Carabo, Compère Guilleri
Te lai'ras-tu, te lai'ras-tu mouri.

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