Parisenchansons
Auteur : INCONNU
Musique: JEAN-BAPTISTE LULLY
Année : vers 1750

 

CONTRE LA POISSON

Analyse

Ecrite vers 1750, cette chanson satirique (sur un timbre de J B Lully, "Luxembourg couvert de gloire") s'en prend violemment à Madame de Pompadour, née Jeanne-Antoinette Poisson , favorite du roi Louis XV entre 1745 et 1764.

Ses interventions dans le domaine politique et les nominations , parfois discutables de certains de ses protégés à des postes importants lui valurent
des critiques acerbes que sa naissance "Poisson" ne fit qu'exacerber dans les chansons telle celle ci ...

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Mariée à vingt ans, Jeanne-Antoinette n'avait qu'une ambition: grimper le plus haut possible en haut de l'échelle sociale.
Une légende raconte qu'à neuf ans, elle est allée consulter avec sa mère une voyante qui se serait exclamée : « vous serez la maîtresse du roi ».

Toujours est-il que lorsque le testament de la future marquise sera ouvert, on découvre qu'une dame Lebon, voyante parisienne, s'était vu allouer
une pension de 600 livres par an...

 

Assidue à la Cour, Jeanne-Antoinette devient une visiteuse régulière et Louis XV l'installe au château de Versailles dans un appartement situé juste au-dessus du sien, 
relié par un escalier secret.

Le 24 juin 1745, le roi lui fait don du domaine de Pompadour, acquis le 15 juin par la Couronne auprès du prince de Conti, la créant ainsi marquise, tandis que
Jeanne-Antoinette obtient de son mari une séparation légale.

Bientôt maîtresse attitrée du roi, elle devint peu à peu sa favorite. Couverte de présents, elle obtient titres, châteaux et rentes qui attisèrent le ressentiment du peuple.

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Son influence politique croît au point qu'elle favorise le mariage hautement diplomatique entre Marie-Josèphe de Saxe et le dauphin Louis, fils de Louis XV.

Son ascension sociale lui vaut d'être critiquée par des pamphlets injurieux, appelés « poissonnades ».

Dans ce contexte, Madame de Pompadour obtient la disgrâce du ministre, le comte de Maurepas, accusé de rechercher avec si peu de zèle les auteurs de ces libelles,
d'autant qu'elle le soupçonne de complicité. Sa famille a subi également les quolibets, tel que le grand-père maternel de Jeanne-Antoinette, Jean de la Motte, entrepreneur des provisions, surnommé le « boucher des Invalides », employé par ses ennemis pour rappeler que c'est la première fois qu'un roi de France prend pour favorite...une femme du peuple.

Epuisée par vingt années de vie de Cour et d'intigues, elle mourra de la tuberculose en 1764.

Paroles

Les grands seigneurs s'avilissent
les financiers s'enrichissent
tous les "poissons " s'agrandissent
c'est le règne des vauriens
on épuise la finance
en batiments, en dépenses
l'état tombe en décadence
le roi ne met ordre à rien
rien, rien rien ...etc...

Une petite bourgeoise
élevée à la grivoise
mesurant tout à sa toise
fait de la cour , un taudis
le roi, malgré son scrupule
pour elle follement brûle
cette flamme ridicule
exite dans tout Paris
rit, rit, rit ...etc...

Cette catin subalterne
insolemment le gouverne
et c'est elle qui décerne
les honneurs à prix d'argent
devant l'idole tout plie
le courtisan s'humilie
il subit cette infamie
et n'est que plus indigent
gens, gens, gens ,... etc...

La contenance éventrée
la peau jaune et truitée
et chaque dent tachetée
les yeux fades, le col long
sans esprit , sans caractère
l'ame vile et mercenaire
le propos d'une commère
tout est bas chez la "Poisson"
sson, sson, sson ...
pouah !

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