Le saviez vous ?
Les Expositions Universelles

L'Exposition universelle de 1855

La première Exposition Universelle à Paris, celle de 1855, se déroula sur les Champs Elysées. Elle se devait de rivaliser avec celle de Londres qui eut lieu quatre ans plus tôt. L'Angleterre de Victoria et la France de Napoléon III se partageaient alors le monde...
Le plus beau joyau de cette Exposition fut sans conteste la Palais de l'industrie, qui se voulait l'égal du Crystal Palace de Londres, avant d'être démoli en 1900. Seul vestige de ce monument gigantesque: la sculpture allégorique en ronde-bosse qui ornait sa façade principale et qui représente "La France couronnant d'or l'Art et l'Industrie". Il se trouve actuellement dans le Parc de St Cloud.
Après 1855, le Palais de l'Industrie accueillit des Salons de peinture, des concours hippiques, et diverses expositions d'art appliqué à l'industrie. L'autre vestige de cette Exposition est l'actuel Théâtre du Rond-point des Champs Elysées, alors appelé Panorama National. Succès incontestable, l'Exposition Universelle de 1855 accueillit plus de 5 millions de visiteurs, mais fut un gouffre financier (plus de 8 millions de francs de déficit).
On y découvrit les machines à vapeur, les réfrigérateurs, les appareils photographiques, et des découvertes remarquables comme le ciment, le caoutchouc, les plaques d'aluminium, etc...

L'Exposition universelle de 1867

Peu avant la chute du Second Empire, l'Exposition Universelle de 1867 avait pour thème l'histoire du travail, de l'âge de pierre jusqu'au 19è siècle. Elle se déroula sur le Champ de Mars. Le Palais de l'Exposition, dit Palais Omnibus, mesurait 110m sur 384, et 35 000 tonnes d'acier avaient utilisées pour sa construction!
Les innovations de cette Exposition résident dans la considération de la classe ouvrière, et la place faite aux Colonies. Le Palais du Bardo fut un des seuls rescapés de la démolition, traditionnelle à cette époque. Mais il fut malheureusement ravagé par un incendie en 1991.
Le pavillon de la Suisse a été conservé à la demande expresse de Napoléon III, et il fut transféré sur l'Ile de Reuilly, au bois de Vincennes. Il abrite aujourd'hui un restaurant: "Le Chalet des îles".
On trouve encore ça et là des vestiges épars: 7, boulevard Beauséjour (16ème arrondissement) , 4 isbas russes; 44 rue Servan (11è arrondissement) des sculptures et divers éléments décoratifs; Parc des Buttes Chaumont (19è arrondissement), l'îlot, au milieu du lac, est une évocation de l'aiguille et de la falaise d'Etretat.
Cette exposition accueillit plus de 9 millions de visiteurs et contribuera à renflouer les caisses de l'Empire.
On a cru longtemps que les premiers "bateaux-mouches" qui sillonnèrent la Seine à cette occasion avaient été créés par Jean-Sébastien Mouche. Il n'en est rien: il s'agissait d'un canular. Jean-Sébastien Mouche n'a jamais existé. Le nom vient du quartier de la Mouche, à Lyon, où les bateaux étaient fabriqués.

L'Exposition universelle de 1878

Sans doute la moins connue, l'Exposition Universelle de 1878 se déroula sur le Champ de Mars, et au Trocadéro. Ce dernier bâtiment fut construit pour l'Exposition par Davioud, à qui l'on doit entre autres la fontaine St Michel. Il fut construit pour honorer la victoire des Français sur les Espagnols qui prirent le fort de Cadix (le Trocadero) en 1823, lors d'une guerre destinée à rétablir la monarchie absolue en Espagne.
Il fut ensuite détruit pour laisser place à l'actuel monument, construit à l'occasion de l'Exposition Coloniale de 1937. Dans son jardin, un vaste bestiaire d'animaux sculptés et des allégories représentant les cinq continents fut heureusement récupéré. On peut les admirer sur le parvis du musée d'Orsay. Deux taureaux sculptés et miraculeusement conservés gardent maintenant l'entrée du Parc Georges Brassens (anciens Abattoirs de Vaugirard, 15è arrondissement). L'un des plus beaux vestiges parvenus jusqu'à nous est sans doute le montant orné de céramique provenant de la Porte des Beaux-Arts, placé actuellement contre l'un des murs de la cour du 28 boulevard Malesherbes. Les matériaux récupérés de la démolition des bâtiment servirent entre autres, à la construction de la Cité Fleurie (13è arrondissement), qui fut bâtie avec les restes du Pavillon de l'Alimentation. elle comprend 29 ateliers de bois et de baies vitrées.
Ce fut l'exposition de l'utilisation de l'électricité pour l'éclairage urbain, de l'invention du phonographe, du téléphone...

L'Exposition universelle de 1889

Seuls quelques vestiges de l'Exposition Universelle de 1889 sont parvenus jusqu'à nous: en premier lieu la Tour Eiffel, mais aussi des éléments de céramique rapportés du Palais des Beaux-Arts, que l'on peut admirer à l'angle des rues Monge et des Ecoles.. Une version réduite de la Statue de la Liberté se trouve sur l'ile aux Cygnes. La tête de l'originale avait été présentée lors de l'Exposition Universelle de 1878, avant son départ pour New York. Plus de 32 millions de visiteurs ont visité l'Expo de 1889.

L'Exposition universelle de 1900

L'Exposition Universelle de 1900 a laissé beaucoup plus de traces, encore très présentes: le Petit et le Grand Palais, les gares d'Orléans (actuel Musée d'Orsay) et la gare des Invalides, devenue aérogare. L'église Notre-Dame du Travail possède une charpente métallique héritée du Palais de l'Industrie.
"La Ruche", en son temps cité d'artistes de l'Ecole du Montparnasse est une construction hybride surmontée du "kiosque des vins du Médoc", chapiteau en fer forgé issu des ateliers Eiffel.
Jouxtant le Sacré-Coeur, "le panorama" proposant une reconstitution des parties les plus intéressantes de Jérusalem, abrite aujourd'hui un restaurant. Cette rotonde faisait partie du Palais de la Turquie.
Enfin, n'oublions pas le réseau du métropolitain, inauguré pour l'occasion.
Des nombreux bâtiments détruits dès la fin de cette Exposition Universelle, les Parisiens récupérèrent des matériaux, qui servirent à construire à peu de frais, en particulier, de multiples ateliers d'artistes (une trentaine à Montparnasse par exemple).
En 1900, les nouveautés les plus remarquées devaient être promises à un bel avenir: la voiture automobile, le cinématographe, et...la grande roue. Haute de 106 mètres, elle fut l'une des attractions de cette Exposition inoubliable, mais ce ne fut pas la seule. Par exemple, on pouvait visiter "Le Manoir à l'envers", où l'on marchait sur les plafonds, les meubles étaient collés aux parquets, les cheminées reposaient sur le sol et les drapeaux flottaient à ras de terre. Il y eut aussi premier le trottoir roulant, rue de l'Avenir, le Palais de la "Fée électricité", un mur de lumière de 5 700 lampes à incandescence, et une statue de la Fée mesurant 6m50 de haut, placée au beau milieu d'une sphère de cinq mètres de diamètre. Un mot aussi de l'écran géant de 20 mètres sur 15, où l'on pouvait voir les films des Frères Lumière, tandis qu'au Cinéorama, le visiteur, placé dans une nacelle, découvre sous lui pas moins de dix appareils de projection... Quelle époque, et que d'inventions !