Vie quotidienne à Paris
L'hygiène au Moyen-Âge (3)

Bains publics et étuves

A la fin du Moyen-âge, chaque quartier possède son établissement de bains. Il est plus facile aux Parisiens d'aller aux bains publics, plutôt que de se laver chez eux. Aux premières heures du matin, un crieur arpente les rues de Paris pour annoncer l'ouverture des bains: les clients ont le choix entre la piscine collective, les baignoires individuelles et le bain de vapeur. Mais, le succès aidant, les établissements de bains sont jugés mal famés et perdent leur clientèle au profit de la prostitution.

Hommes et femmes se baignent souvent ensemble. Dans les villes thermales, les médecins conseillent aux voyageurs de rester un jour sans se baigner pour s'habituer à l'air du pays et se reposer du voyage. Il est prescrit aux curistes de passer une heure dans le bassin rempli d'eau tiède.



Bains publics au XIVè siècle. Hommes et femmes profitaient
de ce moment agréable pour se restaurer...

L'hygiène domestique

Dans la maison, la propreté est considérée comme un élément de confort majeur. Les intérieurs bourgeois et les hôtels nobles sont tenus dans un ordre parfait par un cortège affairé de serviteurs et de servantes qui assurent la lessive, la vaisselle, le ménage, le rangement...
Une demeure propre n'est pas l'apanage des riches. Dès le XIVè siècle, les sols des fermes sont parfaitement balayés, comme peuvent en témoigner les documents de l'époque et les sources archéologiques. En revanche, disposer de latrines personnelles constitue un luxe dont la majorité des maisons sont privées. Quant aux salles de bains personnelles, elles sont réservées aux hôtels princiers.

Le ménage

Les têches domestiques les plus courantes sont le balayage, à l'aide d'un balai de bouleau, l'époussetage, avec des brosses et des verges pour les textiles d'ameublement et des têtes-de-loup pour les toiles d'araignées, et le lavage des sols, surtout dans les cuisines.

Parfumer la demeure noble parachève son nettoyage. Jonchées de végétaux, puis humectées, les salles sentent bon la mousse, l'herbe fraîche, voire les fleurs coupées: iris, pétales de roses ou pâquerettes, suivant la saison.

Le sol des habitations, en terre dans les campagnes et planchéié à l'étage, est carrelé en ville. Il sera lessivé à grande eau.  Celui de la cuisine fait l'objet d'une attention particulière: le Ménagier de Paris, un traité d'économie domestique composé à la fin du XIVè siècle, exige qu'elle soit nettoyée chaque jour. Son sol dallé est souvent en pente légère, pour que l'eau soit plus facilement évacuée. 

La lutte contre les insectes

Selon l'auteur de ce traité, un riche bourgeois, les chambres doivent être aérées et débarrassées des insectes nuisibles: punaises, contre lesquelles il faut asperger les pièces d'eau de lupin; mouches, capturées à l'aide d'attrapes-mouches enduits de miel ou chassées par des fumigations de de foin brûlé. pour en éradiquer la présence, le Ménagier de Paris conseille d'humecter le sol de la chambre, de la tenir fermée et d'en clore les fenêtres à l'aide de toile cirée ou de parchemin huilé.

Pour éliminer les puces, innombrables, une seule solution: jeter et brûler la paillasse infectée. Dans les riches demeures où les matelas sont faits de coûteuses couettes de plumes ou de duvet, les bonnes ménagères disposent par-dessus les couvertures de draps blancs, sur lesquels on peut aisément repérer ces insectes, ou des peaux de mouton, dans les boucles desquelles ils sont cesés se prendre. 

Dans les appartements princiers ou royaux, des jetés de lit servent aussi à protéger les riches courtepointes brodées des salissures des chiens familiers, qui avaient le droit de venir dormir dessus. Ceux-ci sont en outre lavés, brossés et épucés.