Anecdotes
Anecdotes 1er arrondissement

 

01/0058 Un château, ou un théâtre ?

Pendant des siècles s'élevait, à la place du Théâtre du Châtelet actuel...une véritable forteresse ! C'est d'ailleurs l'origine de son nom. Construite à la fin du premier millénaire, elle fut renforcée par Philippe le Bel, et en 1190 devint le siège du prévôt de Paris. Avec ses deux grosses tours, on l'appelait le Grand Châtelet, par opposition au Petit Châtelet, élevé sur l'autre rive de la Seine, à l'emplacement de l'actuelle fontaine St Michel. Peu à peu, la forteresse perdit son caractère militaire pour devenir le siège de la Prévôté. On y jugeait en première instance les causes civiles et criminelles. On y exposait aussi les corps des noyés et des personnes décédées sur la voie publique. Les derniers bâtiments furent détruits pour percer le boulevard de Sébastopol.

01/0059 Un quai odorant

Le quai de la Mégisserie regroupe les oiseleurs et marchands d'animaux de tout poil et de toute écaille de la capitale. Son nom vient des mégissiers, qui travaillaient la peau. Souvenons-nous que nous n'étions qu'à quelques dizaines de mètres des Halles de Paris. Là étaient dépecés les animaux destinés à la boucherie. Leurs peaux étaient traitées par les mégissiers, qui les lavaient dans la Seine.
Pour mémoire, après avoir abrité des mégissiers pendant plus de cinq siècles,  il s'appela un temps (pendant le Second Empire) quai de la Ferraille, en raison des nombreux ferrailleurs qui y travaillaient.
Les berges attiraient aussi les bateaux-lavoirs et les lavandières. La rue des Lavandières Ste Opportune, à quelques mètres du Châtelet, en rappelle le souvenir.

01/0060 Gavroche est mort ici

Gavroche, l'archétype du gamin de Paris immortalisé par Victor Hugo dans les Misérables, an eu pour modèle un adolescent qui aurait trouvé la mort dans un café de la rue Mondétour, aujourd'hui disparu. Pendant les émeutes du 6 juin 1832, une balle perdue lui ôta la vie.

01/0061 Le coin de la rue

En 1833, rue des Bons Enfants, s'ouvrit un magasin de nouveautés: "Le coin de la rue". Le concept était novateur pour l'époque, c'était en fait l'ancêtre des Grands Magasins. Une des vendeuses, Louise Jay, devait épouser Ernest Cognacq, et fonder avec lui...La Samaritaine.

01/0062 On a volé le canon !

Dans les jardins du Palais-Royal, une petite statue cachait un canon. Depuis 1786, il sonnait à midi,, grâce à un système de loupe convergeant vers une mèche. Au 20è siècle, cet ingénieux système avait été remplacé par la main de l'homme. Un gardien mettait à feu le canon de la façon la plus pacifique qui soit, chaque jour à midi. Sur le bronze de son fût, on avait gravé "Hora non numero nisi serenas" (Je ne compte que des heures sereines), ce qui ne fut vérifié que pendant 3 ans. La Révolution Française naîtra en effet dans ces jardins... Epilogue de l'histoire du petit canon: il fut volé en 1998. Plus personne ne sonne midi depuis, dans les jardins du Palais-Royal...

01/0063 Il ne faut jamais narguer un Français...

Dans la galerie de Beaujolais, se trouve le café Véry, au numéro 86. Remontons quelques siècles en arrière. Nous sommes en 1814, après la première abdication de Napoléon 1er. Le café était devenu le rendez-vous des Alliés, et officiers autrichiens, russes, anglais et prussiens venaient souvent s'y retrouver. On dit que Blücher, grand ennemi de l'Empereur, y perdit un jour au jeu un million et demi de l'époque...Mais l'anecdote la plus pittoresque est sans doute celle-ci: un duel eut lieu après qu'un officier prussien eut commandé "un café, dans une tasse dans laquelle un Français n'avait jamais bu !" On le lui servit...dans un pot de chambre !

01/0064 Une galerie pleine de curiosités

La galerie de Montpensier présente la particularité d'avoir abrité au n°4, le café Corazza, cèlèbre pour son chocolat. C'était le rendez-vous des Jacobins, à la fin de la Révolution, avec un habitué nommé...Bonaparte. Au n°17, l'ancêtre du Musée Grévin, "Le Cabinet des figures de cire", disparu en 1847. Au n° 32, "Le Temple du Goût", où les officiels achetaient leurs chapeaux, au milieu du 19è siècle; Au n°44, "Le Cabinet de physique et de mécanique", sorte de cabinet d'attractions et de curiosités. Au n°54, l'Italien Castagna, à la fin du 18è siècle, présentait un spectacle de marionnettes, deux fois par jour, "I Fantoccini" Des n°57 à 60, Le Café de Foy, où Camille Desmoulins, le 13 juillet 1789, tint un discours exalté pour exhorter les Parisiens à se manifester, une feuille de marronnier à la main, perché sur une chaise. Au n°65, s'était installé le célèbre glacier Tortoni.

01/0065 La première féministe a mal fini

Si vous passez devant le 270 de la rue St Honoré, vous y verrez une plaque qui rappelle au promeneur le souvenir d'Olympe de Gouges. Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais c'était l'égérie des féministes, pendant la Révolution Française. Elle écrivit, en 1791, un essai, "La déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne". Elle habita cet immeuble, car elle siégeait à la Constituante. Son courage ne lui porta pourtant pas chance. Elle fut guillotinée en 1793 pour "offense à la souveraineté du peuple". Sans commentaires...

01/0066 L'avenue de l'Empereur

L'avenue de l'Opéra, conçue en 1854 sous le règne de Napoléon III, s'appelait tout naturellement Avenue Napoléon, jusqu'en 1873, date à laquelle la République, qui n'aimait ni les rois ni les empereurs, décida de la rebaptiser. Autre anecdote: il a fallu araser une colline pour percer l'avenue. En effet, la Butte des Moulins, à l'emplacement de l'actuelle place André Malraux (en face de la Comédie Française), empêchait les Parisiens de profiter de la perspective de l'Opéra de Paris. Les moulins qu'elle abritait furent transférés à Montmartre, une autre butte, qui perdure, celle-là. Paradoxalement, l'avenue de l'Opéra ne connut guère de succès jusqu'à la fin du 19è siècle, et ne connut la notoriété qu'à la faveur de l'Exposition Universelle de 1900. Il faut dire que les travaux ne s'achevèrent qu'en 1879.