C’est sur un air déjà connu sous Louis XIII qu’un jeune homme, André Joubert, écrivit les couplets de cette chanson.

Son titre original était « Le prisonnier de Hollande ». Une allusion très claire à cet événement figure d’ailleurs dans un des couplets. Joubert raconte ici sa propre captivité. Il fut capturé par les Hollandais lors du débarquement surprise de Noirmoutier, lors d'un raid de ceux-ci sur l'île de Noirmoutier pendant la guerre qu'ils livrent contre les Français et les Anglais entre 1672 et 1679 (Guerre de Hollande).

Les Hollandais le gardent deux ans en captivité avec d'autres prisonniers de ce raid. Les prisonniers français ne sont libérés que grâce au paiement d'une rançon par le roi Louis XIV. Pour remercier le roi, André Joubert du Collet lui offre alors une chanson qu'il aurait composée en captivité en souvenir de son épouse, « ma blonde ».

En effet, à l’époque à laquelle a été composée la chanson, blonde signifiait « petite amie » ou « compagne », sens resté usuel au Québec. On disait alors « Il va se marier avec sa blonde ».

Dès 1712, elle est adoptée par tous les fantassins de l’Armée Royale et traversera les siècles.

Les grognards de Napoléon en firent un de leurs airs favoris. Elle sera aussi chantée par les poilus au fond de leurs tranchées en 1914-1918.

Dans la version enfantine, les lauriers de la première strophe sont parfois remplacés par les lilas, la symbolique militaire des lauriers laissant la place à l'image bucolique des fleurs de lilas.

Il y a aussi une variante pour le dernier couplet qui remplace « Le royaume de mon père / Celui de ma mère aussi » par « Les tours de Notre-Dame, / Et l'clocher d'mon pays ».

Cette chanson populaire, intemporelle, résonne encore agréablement à nos oreilles. La jolie mélodie fut entonnée par des générations de petits écoliers, de scouts autour d’un feu de camp… 
Ce n’est pas un hasard si elle a survécu à l’épreuve du temps et si elle laisse après qu’elle fut chantée comme un parfum de nostalgie…